Compte rendu de la Table ronde « L’aliénation, un ”mot malade” ? » – 16 octobre 2024, redigé par Mohamed Amine Assarikhi et Camille Signes
Cette première table ronde portait sur le concept d’aliénation et ses ramifications philosophiques, psychanalytiques, et sociologiques. Trois interventions principales ont structuré cette discussion : l’analyse de l’aliénation et de la désaliénation de Cornelius Castoriadis par Ian Byrd, une réflexion sur la pertinence des concepts d’aliénation et d’anomie en Amérique latine par Lancelot Claret-Trentelivres, et une exploration du concept d’aliénation chez Lacan par Marcelo Figueroa Núñez. Elles ont permis de mettre en valeur différents sens de l’aliénation, et ses usages possibles. Ce rapport vise à synthétiser les idées clés et les débats soulevés au cours de cet événement.
1. “Aliénation et désaliénation dans la pensée de Castoriadis” (Ian Byrd)
Ian Byrd a présenté Cornelius Castoriadis comme une figure intellectuelle novatrice, bien que toujours relativement marginale. En parallèle de ses activités militantes, d’abord en Grèce puis en France au sein de la revue Socialisme ou Barbarie, Castoriadis a mené des réflexions mêlant philosophie et politique, renvoyant dos à dos le capitalisme occidental oligarchique et la bureaucratie totalitaire soviétique, leur opposant un projet révolutionnaire alternatif : celui de l’autonomie, incarné notamment par le communisme de conseils.
Notions clés de la pensée de Castoriadis :
- L’imaginaire radical :
L’imaginaire radical, concept central chez Castoriadis, désigne la faculté fondamentale de l’être humain à créer des significations nouvelles, indépendantes de la nature ou des contraintes sociales existantes. En tant que faculté ontologique, il précède toute rationalité et toute représentation établie, se définissant comme une substance acausale ou immotivée. Il fonde à la fois la société et la subjectivité, se manifestant collectivement à travers institutions, normes et croyances partagées, et individuellement dans l’imagination créatrice propre à chacun. En cela, Castoriadis va au-delà de la définition sartrienne de l’imaginaire, centrée sur la capacité de néantisation de la conscience, en insistant sur ses dimensions positives et collectives.
La société instituante :
La société instituante, selon Castoriadis, désigne le processus par lequel une société crée ses institutions à partir de l’imaginaire radical. Cependant, lorsque ces institutions s’autonomisent et se figent, elles deviennent aliénantes, occultant leur origine immanente. C’est ce phénomène qui empêche la société de se renouveler, en exerçant son pouvoir de transformation. Il est donc nécessaire de reconnaître que les institutions ne sont pas naturelles, mais issues de l’imaginaire radical.
- Aliénation :
Pour Castoriadis, l’aliénation ne renvoie donc pas tant à la dépossession de l’individu, comme c’est le cas dans le marxisme, mais réside plutôt dans la rupture du lien entre la société instituée et la puissance créatrice qui l’a fondée, soit l’imaginaire radical.
“L’aliénation se présente d’abord comme aliénation de la société à ses institutions, comme autonomisation des institutions à l’égard de la société.”
IIS, p. 171.
Enjeux principaux :
Le projet de Castoriadis repose sur l’idée d’autonomie, c’est-à-dire la capacité d’une société à s’auto-instituer à partir de l’imaginaire radical. L’hétéronomie, en revanche, se manifeste lorsque les institutions sont perçues comme imposées à la collectivité, comme extérieures, ou issues d’un ordre transcendant. Dans cette perspective, la désaliénation implique de renouer avec les structures sociales et de redonner à la société la capacité de se réinventer.
2. Aliénation et anomie : perspective latino-américaine (Lancelot Claret-Trentelivres)
Lancelot Claret-Trentelivres a articulé son intervention autour de deux concepts centraux, l’aliénation et l’anomie, en les replaçant dans le contexte de la modernité latino-américaine, plus précisément à travers les mouvements pentecôtistes chiliens étudiés par le sociologue Christian Lalive d’Epinay. Bien que ces concepts soient nés au XIXe siècle, leur application aux phénomènes sociaux contemporains en Amérique latine permet d’éclairer des dynamiques de précarité, d’urbanisation et de déracinement.
Définitions et cadre conceptuel :
- Aliénation :
Pour Feuerbach, il y a aliénation religieuse, lorsque l’humain projette son essence sur une transcendance extérieure, autrement dit lorsque la religion transforme le sujet en objet. Marx reprend cette idée pour l’étendre au travail, où l’aliénation désigne la perte de contrôle de l’individu sur son activité. Elle se manifeste de deux façons : l’ouvrier se sent étranger au produit de son travail, qui lui échappe et ne lui appartient pas ; il est déshumanisé par la division du travail, qui le prive de son autonomie et de sa créativité. Le capitalisme exacerbe cette aliénation en réduisant le travail en marchandise, où l’ouvrier devient une simple force productive. Dans ces deux cas, l’aliénation exprime une dépossession de l’individualité par des forces extérieures, qu’elles soient religieuses ou socio-économiques.
- Anomie :
Introduite par le philosophe Jean-Marie Guyau et développée par Émile Durkheim, l’anomie désigne un désordre social provoqué par un affaiblissement des normes qui assurent la cohésion de la société. Pour Guyau, l’anomie est positive : elle correspond à un processus d’individualisation progressive des règles sociales, synonyme d’émancipation et de décentralisation de normes devenues trop rigides. A l’inverse, Durkheim donne à l’anomie une connotation négative, la définissant comme une désorganisation sociale causée par l’absence de régulation et de coordination entre les différents individus et groupes sociaux. Elle survient en période de crise, lorsque les transformations rapides fragilisent les normes sociales et que les fins individuelles divergent des objectifs collectifs, engendrant des comportements déviants, tels que le suicide. Pour Durkheim, une régulation sociale claire est essentielle pour éviter l’anomie, car elle garantit l’intégration des normes par les individus.
Ainsi, l’aliénation et l’anomie renvoient toutes deux à des dysfonctionnements sociaux : l’aliénation concerne la perte de contrôle de l’individu face à des forces extérieures, tandis que l’anomie reflète un vide normatif, provoquant un déséquilibre dans la société.
Cas d’étude : le pentecôtisme en Amérique latine selon Lalive d’Epinay
Selon Lalive d’Epinay, le pentecôtisme, notamment au Chili, représente une réponse aux phénomènes d’anomie générés par la précarité économique, le déracinement et l’urbanisation. Il prétend endosser une fonction désaliénante en recréant des liens sociaux et en offrant un sentiment d’appartenance, tout en réorganisant les comportements individuels au sein d’une société en déliquescence.
Cependant, ce mouvement religieux présente une dynamique paradoxale : d’une part, il incarne une forme de modernisation sociale par son expansion rapide et son adaptation à la vie urbaine ; d’autre part, il perpétue des structures traditionnelles et hiérarchiques, comme celles des anciennes haciendas, ce qui peut conduire à une forme d’aliénation, puisqu’il permet aux classes populaires de s’accommoder de leur condition sociale sans remettre en question l’ordre établi. Ce double mouvement de désaliénation et d’aliénation montre comment le pentecôtisme, tout en répondant à l’anomie, peut également renforcer la soumission des individus aux structures sociales existantes.
Enjeux et limites de l’application du concept d’anomie
Les concepts d’aliénation et d’anomie, appliqués par Lalive d’Épinay à l’étude du pentecôtisme en Amérique latine, offrent une clé de lecture intéressante pour comprendre la manière dont les mouvements religieux répondent aux déséquilibres socio-économiques, en recréant des liens sociaux et en fournissant un cadre normatif.
Toutefois, ces concepts, nés dans le contexte européen du XIXe siècle, présentent des limites lorsqu’ils sont appliqués à des réalités culturelles et sociales différentes. En s’inscrivant dans une vision évolutionniste de la modernité comme progrès linéaire, Lalive d’Épinay tend à réduire la complexité des trajectoires individuelles et collectives des pentecôtistes, notamment en interprétant leur apolitisme comme une forme de soumission. Cette approche pourrait occulter l’agentivité des croyants, capables de transformer leur foi en un outil de réinvention sociale.
Ensuite, en se concentrant sur les aspects thérapeutiques et conservateurs du pentecôtisme et en les analysant principalement à travers le prisme de l’aliénation, il reproduit une hiérarchie implicite dénoncée par Bruno Latour, qui oppose les croyances “modernes” (raison, science) aux croyances “traditionnelles” (pratiques spirituelles et religieuses). Une telle lecture néglige les dynamiques de résistance et d’innovation sociale que ces pratiques peuvent aussi incarner.
Enfin, les simplifications opérées par certains continuateurs de Lalive, en particulier l’assimilation du pentecôtisme à une réponse fonctionnelle aux crises, ignorent la diversité des pratiques et des parcours religieux.
Bien que les concepts d’aliénation et d’anomie restent pertinents pour analyser certains phénomènes religieux et sociaux, ils doivent être maniés avec prudence pour éviter de réduire les phénomènes sociaux et religieux à des schémas simplistes ou ethnocentriques.
3. Le concept d’aliénation selon la théorie de Lacan (Marcelo Figueroa Núñez)
L’aliénation dans la psychanalyse lacanienne, telle qu’explorée par Marcelo Figueroa Nunez, constitue une condition universelle et incontournable dans la formation du sujet. Elle se déploie sur deux axes : l’aliénation du moi dans la relation intersubjective ; l’aliénation dans le langage. Contrairement aux conceptions sociologiques ou économiques, Lacan ancre cette notion dans la structure même de la subjectivité.
Aspects fondamentaux :
- L’aliénation du moi : le stade du miroir
Le stade du miroir marque un moment fondateur de l’identité : l’enfant se reconnaît dans une image extérieure, une Gestalt, qui masque sa fragmentation corporelle. Cette unité apparente, dépendante de l’Autre, se fonde sur une construction factice, où le moi exclut des aspects pulsionnels de l’être. Ce processus inaugure une “destination aliénante” qui montre que l’identité est toujours médiatisée par l’Autre, rendant l’autonomie illusoire.
- L’aliénation du sujet dans le langage
Lacan approfondit le concept d’aliénation en le liant à l’entrée dans le langage, où le sujet se soumet à des signifiants imposés par l’Autre. Ces signifiants, échappant à sa maîtrise, structurent son désir et inscrivent son aliénation dans le champ symbolique, où le sujet se construit par son manque, selon la logique du désir de l’Autre. Le langage, en tant que structure de l’inconscient, institue ainsi une séparation aliénante entre le sujet et lui-même.
- La dialectique maître-esclave
La dialectique hégélienne du maître et de l’esclave, revisitée par Lacan, éclaire la dynamique dans laquelle le sujet oscille entre soumission aux signifiants de l’Autre et quête de liberté, ce qu’il désigne par le vel aliénant ou “choix impossible ». Cette aliénation dépasse l’individu et imprègne les structures sociales et symboliques, où les rapports de pouvoir et d’identification façonnent les relations entre désir, liberté et soumission, inscrivant le sujet moderne dans des tensions collectives aliénantes.
Enjeux et limites :
Loin d’être une séparation réversible, l’aliénation est, pour Lacan, une condition universelle, qui structure la subjectivité humaine et définit la façon dont le désir et l’identité se forment, écartant tout retour à une essence originelle non aliénée. Cette idée souligne également la pertinence du concept pour comprendre la modernité, où la subjectivité est façonnée par des dynamiques sociales, telles que celles des régimes politiques extrêmes.
Toutefois, cette définition révèle un déterminisme ambivalent. En posant l’aliénation comme constitutive, Lacan semble limiter la liberté du sujet. Les signifiants qui le déterminent sont imposés par l’Autre, et leur combinaison échappe à son contrôle. Cependant, cette structure laisse également une marge de manœuvre : l’inconscient travaille dans une logique propre, ni complètement sociologique, ni totalement prédictible. Le processus analytique permet d’explorer et de transformer ces déterminations, ouvrant un espace de liberté.
En conclusion, l’aliénation lacanienne dépasse la psychanalyse pour éclairer les tensions fondamentales de la subjectivité moderne, entre dépendance et autonomie. Elle conserve une pertinence notable, en interrogeant à la fois la formation du sujet individuel et son rapport aux dynamiques sociales et politiques. Cette réflexion soulève des enjeux essentiels sur le rôle des structures inconscientes dans la quête de liberté.
Échanges et pistes de réflexion
La discussion qui a suivi les interventions a permis d’approfondir plusieurs questions :
- Redéfinition contemporaine des concepts d’aliénation et d’anomie en anthropologie des faits religieux
Lancelot Claret-Trentelivres a soulevé que le concept d’aliénation est peu utilisé en anthropologie des faits religieux, en raison de ses connotations psychologisantes et ethnocentriques, notamment dans les études sur les transes et le phénomène de possession. De plus, son application aux phénomènes sociaux modernes, comme l’urbanisation et les conversions religieuses, est jugée simplificatrice, imposant un déterminisme qui omet les agentivités et les négociations individuelles.
Le concept d’anomie, quant à lui, souffre également d’une connotation jugeante, souvent perçu comme un diagnostic normatif de la société. De plus, la polysémie du terme, interprétée de manière différente selon les contextes politiques et sociaux, complique son application. La montée du néo-pentecôtisme dans les années 1980, notamment au Chili, démontre la nécessité de repenser ces concepts : les mouvements religieux, loin d’être apolitiques, ont joué un rôle actif dans la politique, remettant en cause l’idée d’une réponse uniquement aux crises sociales.
Enfin, la conversion pentecôtiste révèle une dimension plus complexe de l’aliénation, qui, bien que perçue de l’extérieur comme une forme négative de rupture, est vécue par les croyants comme une transformation positive. Ce processus de réinvention de soi, loin d’être simplement une rupture déstabilisante avec le passé, est plutôt perçu comme une forme d’affirmation de l’autonomie morale et spirituelle. Par ailleurs, Lancelot Claret-Trentelivres observe que le terme d’aliénation n’est pas revendiqué par les croyants, qui lui préfèrent le concept d’inspiration.
Ainsi, la redéfinition de ces concepts doit tenir compte des pratiques contemporaines et de la diversité des trajectoires individuelles, en dépassant les schémas réducteurs pour rendre compte de la complexité des phénomènes religieux modernes.
- Quelle désaliénation pour Castoriadis ?
Pour Ian Byrd, l’autonomie chez Castoriadis est avant tout un mouvement dynamique et continu, fondé sur un travail constant d’élucidation. Ce processus exige de chaque individu qu’il interroge ses croyances, explique ses représentations et participe activement à la redéfinition des institutions sociales. Bien qu’il soit conscient que cet idéal soit difficilement atteignable et n’ait été réalisé que par moments dans l’histoire – comme dans la démocratie athénienne ou durant les Lumières -, Castoriadis souligne l’importance de maintenir la tension vers cet objectif. Ce qui importe, ce n’est pas tant d’atteindre une autonomie absolue, mais de cultiver ce mouvement perpétuel d’interrogation et de transformation.
En ce sens, Castoriadis ne perçoit pas l’hétéronomie de manière strictement négative. Au contraire, il la considère comme une étape inévitable, et parfois même nécessaire, pour éveiller la conscience collective. Agissant comme catalyseur, l’hétéronomie incite les sociétés à remettre en question leurs valeurs établies et à rechercher une voie plus autonome.
Dans cette perspective, l’autonomie ne se réduit pas à une utopie inaccessible, mais s’exprime comme un effort perpétuel d’interrogation et de transformation, reposant sur un dialogue permanent avec autrui, où l’hétéronomie, loin d’être un obstacle, devient une condition pour le renouveau.
Ainsi, on le voit, pour Castoriadis, l’aliénation n’est pas une fatalité et ne repose sur aucun fondement ontologique. La désaliénation passe cependant par un projet collectif visant à recréer les institutions, autrement dit une actualisation des possibilités d’autonomie, dans une démarche à la fois individuelle et collective.
- Une désaliénation possible pour Lacan ?
Marcelo Figueroa Núñez explique que Lacan envisage la désaliénation comme un processus complexe et progressif, centré sur la transformation des signifiants imposés par l’Autre. Jusqu’aux années 60, il croyait en la possibilité de moduler ces signifiants, bien que des traces pulsionnelles subsistent, rendant possible une émancipation partielle. Après 68, son travail s’est tourné davantage vers Marx, limitant la conception de la désaliénation. Toutefois, une transformation demeure possible à travers le travail analytique, permettant de déplacer les fantasmes et de réorganiser les récits personnels.
Conclusion
Le concept d’aliénation, dans les réflexions de Castoriadis et de Lacan, demeure d’une grande pertinence. Chez Castoriadis, l’aliénation est avant tout sociale, résultant de la rupture entre la société instituée et l’imaginaire radical. Pour Lacan, bien que l’aliénation soit une structure constitutive de la subjectivité, elle imprègne également les structures sociales. Toutefois, alors que chez Castoriadis la désaliénation se conçoit comme un processus collectif, visant à renouer la société avec ses institutions, Lacan, pour sa part, la voit comme un processus plus individuel, passant par un travail analytique visant à libérer l’inconscient. En revanche, comme le souligne l’analyse de Lancelot Claret-Trentelivres, l’application systématique du concept d’aliénation dans l’anthropologie des faits religieux présente de véritables limites, en particulier dans l’interprétation des conversions religieuses comme réponses automatiques à l’anomie. Une telle approche réductrice échoue à saisir la spécificité des trajectoires individuelles et la complexité des dynamiques sociales propres aux pratiques religieuses.
Mais surtout, la réflexion sur l’aliénation, dans ces trois perspectives, met en lumière un phénomène dialectique. Que ce soit chez Castoriadis, Lacan ou dans le contexte socio-culturel latino-américain, l’aliénation ne se réduit pas à une simple condition subie. Elle engendre les conditions de sa propre perpétuation dans un mouvement constant, et, paradoxalement, ouvre la voie à une forme de désaliénation. Pour Castoriadis, l’hétéronomie pousse l’individu à transformer les structures sociales qui lui sont devenues étrangères ; ainsi, l’autonomie surgit du sentiment même d’aliénation. Chez Lacan, l’aliénation étant constitutive de la subjectivité humaine, elle est inscrite dans l’inconscient, offrant ainsi un espace de liberté pour la désaliénation à travers le travail analytique. Enfin, dans le contexte latino-américain, l’aliénation et l’anomie se manifestent comme des réponses paradoxales à des crises sociales, des mouvements comme le pentecôtisme pouvant à la fois désaliéner et renforcer les structures d’exploitation. Cette dialectique de l’aliénation, à la fois source de souffrance et de transformation, souligne la complexité des trajectoires humaines, où chaque forme d’aliénation porte en elle les germes de sa propre évolution ou rupture.
Bibliographie de la première table ronde
Aliénation et désaliénation dans la pensée de Castoriadis
Littérature primaire :
CASTORIADIS Cornélius, Domaines de l’homme. Les carrefours du labyrinthe II (1986), Paris : Éditions du Seuil, 1999.
___________________, Fait et à faire. Les carrefours du labyrinthe V, Paris : Éditions du Seuil, 1997.
___________________, Figures du pensable. Les carrefours du labyrinthe VI, Paris : Éditions du Seuil, 1999.
___________________, La montée de l’insignifiance. Les carrefours du labyrinthe IV, Paris : Éditions du Seuil, 1996.
___________________, Le monde morcelé. Les carrefours du labyrinthe III, Paris : Éditions du Seuil, 2000.
___________________, L’institution imaginaire de la société (1975), Paris : Éditions du Seuil, 1990.
___________________, Une société à la dérive. Entretiens et débats (1974-1997), Paris : Éditions du Seuil, 2005.
Littérature secondaire :
__________________. « Autonomie et aliénation. Cornelius Castoriadis : repenser l’aliénation au-delà de l’humanisme », Cahiers critiques de philosophie, vol. 8, n° 2, 2009, pp. 195-212.
Aliénation et anomie : perspective latino-américaine
Littérature primaire :
DURKHEIM Émile, La division du travail social (1893), Paris : Presses Universitaires de France, 2013.
DURKHEIM Émile, Le suicide (1897), Paris : Presses Universitaires de France, 2013.
DURKHEIM Émile, Les formes élémentaires de la vie religieuse (1912), Paris : Presses Universitaires de France, 2013.
GUYAU Jean-Marie, L’irréligion de l’avenir : étude sociologique (Éd.1887), Paris : Hachette Livre – BNF, 2018.
LALIVE D’EPINAY Christian, El refugio de las masas. Estudio sociológico del protertantismo chileno (Le refuge des masses. Étude sociologique du protestantisme chilien), Santiago [Chile], Editorial del Pacifico, 1968.
LATOUR Bruno, Sur le culte des dieux faitiches. Suivi de Iconoclash, Paris : La Découverte, 2009.
MARX Karl, Manuscrits de 1844, Paris : Flammarion, 2021.
Littérature secondaire :
CASTEL Robert, Les Métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris : Fayard, 1995.
FERREIRA DE CAMARGO Candido Procopio, MUNIZ DE SOUZA Beatriz, Católicos, protestantes, espíritas, Petropolis [Brésil], Editora Vozes, 1973.
GÓMEZ CAMARENA Carlos, Aliénation. Marx avec Lacan ed. par GÓMEZ CAMARENA Carlos et al., Paris: Editions Stilus, 2024.
MARTIN David, Tongues of fire: The explosion of protestantism in Latin America, Hoboken : Wiley-Blackwell, 1993, 368 p.
MERTON Robert K., Social Structure and Anomie, American Sociological Review, 1938, Vol. 3, No. 5, p. 672-682.
STOLL David, Is Latin America turning protestant? The politics of evangelical growth, Oakland : University of California Press, 1990, 445 p.
WILLAIME Jean-Paul, La sécularisation : une exception européenne ? Retour sur un concept et sa discussion en sociologie des religions. Revue française de sociologie, 2006, Vol. 47(4), p. 755-783.
Le concept d’aliénation selon la théorie de Lacan
Littérature primaire :
LACAN Jacques, Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je, telle qu’elle nous est révélée dans l’expérience psychanalytique, Écrits I, Nouvelle éd, vol. 1, 2 vol., Paris: Éd. du Seuil, 2014, p. 93-100.
LACAN Jacques, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Le Séminaire, livre XI (1964), Paris : Éditions Points, 2014, 320 p.
Littérature secondaire :
LANDMAN Patrick, L’aliénation de Marx à Lacan. Marx, Lacan: l’acte révolutionnaire et l’acte analytique: colloque de Cerisy, éd. par LIPPI Silvia et LANDMAN Patrick, Toulouse: Erès, 2013, p. 277-288.
